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Publié le 19 mai 2020
Récemment adoptée par le gouvernement, la version révisée de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) impose une sérieuse refonte du parc tertiaire et résidentiel pour satisfaire aux objectifs de décarbonation attendus à l’horizon 2050. Comment y parvenir ? Promotelec vous présente quelques pistes pour viser la neutralité carbone dans l’habitat.
Le 23 avril dernier est paru au Journal officiel le décret visant l’adoption du projet de la Stratégie Nationale Bas-Carbone révisée, texte qui définit également les différents budgets carbone fixés par secteur d’activité pour les périodes 2019-2023, 2024-2028 et 2029-2033.
Ces budgets constituent les objectifs de plafonds d’émissions de gaz à effet de serre de la France. D’ici à 2033, il est question d’émettre 300 millions de tonnes de CO2 équivalent par an, hors émissions et absorptions associées à l’usage des terres et à la foresterie, contre 458 millions en 2015.
Afin de garantir cette baisse, le bâtiment, qui concentre près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France, fait partie des domaines qui doivent engager les plus gros efforts, avec une baisse prévue des émissions de CO2 de 49 % d’ici à 2030.
Le chantier s’annonce donc colossal et nécessite des actions adaptées pour concrétiser les ambitions théoriques en une véritable transformation des bâtiments. Une étude réalisée par le cabinet de conseil Carbone 4 et le bureau d’études thermiques Pouget Consultants permet d’en savoir plus sur la manière dont le parc résidentiel doit évoluer, en termes de performances énergétiques et d’équipements de chauffage et eau chaude sanitaire, pour être « compatible » avec l’objectif de neutralité carbone de la France.
Dans cette étude, les auteurs ont identifié quatre leviers d’actions pour décarboner les logements.
Ils recommandent en premier lieu d’accélérer la massification des rénovations, une volonté également partagée par le gouvernement dans son Plan de rénovation énergétique des bâtiments, mais qui a encore du mal à s’engager.
« L’étude montre que la rénovation de l’enveloppe de tous les logements construits avant 2000 permet d’approcher le budget énergétique cible accordé au secteur résidentiel. Ceci correspond à une augmentation du rythme à environ 500 000 logements rénovés au niveau BBC Rénovation équivalant en moyenne entre 2020 et 2050 ». Le rythme actuel est d’environ 350 000 logements rénovés chaque année dans le pays.
L’étude préconise également de respecter certains niveaux d’isolation minimum supérieurs à ceux prévus dans la réglementation actuelle. Concernant le parc de logements construits avant 2000, tous les lots « enveloppe du bâtiment » qui ne présentent pas de difficulté technique lourde devront être rénovés avec des niveaux d’isolation a minima égaux à ceux définis par le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) en 2019. « Les niveaux définis par la réglementation thermique de l’existant aujourd’hui et dans la future RT-EX élément par élément sont donc largement insuffisants pour atteindre l’objectif de neutralité carbone », précise l’étude.
Le traitement de l’étanchéité à l’air, des ponts thermiques et la gestion des risques pathologiques font notamment partie des éléments à considérer pour avoir des rénovations performantes qui permettent d’atteindre le niveau de performance « BBC équivalent » souhaité.
Le troisième axe développé dans l’étude encourage un changement vers des énergies décarbonées pour les productions de chauffage et d’eau chaude sanitaire (ECS). Le programme préconise une sortie définitive du fioul dans les logements en priorisant l’abandon du chauffage individuel au fioul d’ici dix ans.
Une baisse de la consommation de gaz naturel de l’ordre de 80 % par rapport à 2015 devra également s’opérer dans le secteur résidentiel au profit des énergies propres. Plus de cinq millions de logements devraient être concernés par ces changements d’ici à 2050, d’après l’étude.
Si la rénovation des logements est un chantier d’envergure à entreprendre en priorité, les recommandations formulées par Carbone 4 et Pouget Consultants sont également dirigées vers la construction neuve, autre enjeu majeur de transformation du bâti.
Pour les auteurs, il faut construire dès aujourd’hui des bâtiments compatibles avec l’objectif de 20 kWhef/m2.an en 2050, objectif qu’il faudrait introduire dans la prochaine réglementation environnementale, dite « RE 2020 », prévue pour 2021. Ce projet nécessite d’intégrer des efforts sur les éléments irréversibles tels que l’enveloppe thermique, et d’anticiper les évolutions futures des systèmes de production d’énergie.
Aussi, l’étude insiste sur une prise en compte indispensable du confort estival, et cela, dès la conception du logement afin que « l’adaptation nécessaire des bâtiments aux météos de demain n’implique pas des consommations supplémentaires non maîtrisées », générées par la mise en place d’équipements de climatisation.
La massification de la rénovation énergétique des bâtiments, indispensable au respect de la SNBC, pose la question de la qualité des opérations. Un grand nombre de chantiers de rénovation ne parviennent pas à améliorer l’étiquette DPE des logements, quand certains vont même jusqu’à la dégrader, un risque désormais incompatible avec les exigences d’exemplarité imposées par la SNBC.
Afin de guider les porteurs de projets dans une démarche de rénovation efficace, qui soit à la fois vertueuse sur les plans énergétique et environnemental, Promotelec a développé une certification dédiée à la rénovation, avec le référentiel Rénovation Responsable qui anticipe les enjeux et réglementations de demain.
Le référentiel Rénovation Responsable est le premier à proposer l’intégration d’une valorisation de l’impact carbone lors de la phase exploitation du bâtiment, offrant la possibilité aux maîtres d’ouvrage de se projeter sur la trajectoire tracée par la Stratégie nationale bas-carbone.
Il vise à améliorer la performance énergétique du bâtiment, au travers de seuils graduels et adaptés au plus grand nombre, ainsi que son impact environnemental grâce au garde-fou sur les émissions de CO2 en phase exploitation, tout en préservant le confort des usagers.
>> Pour consulter l’étude réalisée par Carbone 4 et Pouget Consultants, cliquez ici.
>> Pour plus d’informations sur le référentiel Promotelec Rénovation Responsable, cliquez ici.
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