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Maîtrise de la pointe électrique : l’efficacité énergétique en question

Publié le 03 juin 2020

L’électrification des usages s’impose en France comme un levier clé pour réduire les émissions de CO2. Bâtiments, transports, industries, la montée en puissance d’une électricité décarbonée dans ces secteurs fait partie de la trajectoire empruntée pour viser la neutralité carbone en 2050, mais pose aujourd’hui la question de la maîtrise de la pointe des consommations électriques. Dans une fiche pédagogique, l’Observatoire de l’industrie électrique (OIE) nous explique les points à mettre en œuvre pour préserver le système électrique de l’évolution de la pointe électrique.

Avec la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), parue le mois dernier au Journal officiel, la France se donne trente ans pour modifier complètement son modèle de société et atteindre ainsi la neutralité carbone, principal garde-fou pour contenir les dérives du réchauffement climatique.

Pour y parvenir, l’électricité aura un grand rôle à jouer. La trajectoire prévoit ainsi d’intensifier l’électrification de la consommation d’énergie, aussi bien dans l’industrie que dans le bâtiment avec le chauffage et la climatisation, les transports avec la montée en puissance des véhicules électriques, ou encore l’éclairage, tout en accentuant la production d’électricité d’origine renouvelable ou nucléaire pour profiter pleinement d’une électricité décarbonée.

C’est ainsi qu’en 2050, la consommation nationale d’électricité pourrait s’élever à 623 TWh, soit près de 150 TWh de plus qu’en 2015 (1). Un recours accru à l’électricité qui pourrait remettre en question la capacité de notre réseau à gérer la pointe électrique.

Dans sa fiche pédagogique, l’Observatoire de l’industrie électrique (OIE) présente les différents phénomènes qui constituent la pointe électrique et analyse ses conséquences sur le système électrique.

Qu’est-ce qu’une pointe électrique ?

L’OIE définit la pointe électrique comme l’atteinte du maximum d’une consommation ou d’une utilisation d’infrastructure lors d’une période donnée. Il distingue ainsi trois types de pointes électriques : la pointe saisonnière (hiver) ; la pointe journalière (entre 18 h et 20 h) et la pointe extrême, combinant les deux pointes précédentes.

La fin du XXe siècle a été marquée par une hausse constante de l’extrême pointe qui a eu un impact fort sur le système électrique : sollicitation d’une très forte proportion du parc de production, recours aux importations d’électricité, contraintes sur les réseaux, etc.

Depuis, plusieurs facteurs ont réussi à stopper cette croissance de l’extrême pointe. La mise en place d’actions d’efficacité énergétique, une meilleure maîtrise de la consommation ou encore l’amélioration des performances des usages et des appareils électriques ont permis d’endiguer ces épisodes d’extrême pointe en dessous de la barre symbolique de 100 GW, précise le rapport.

Trois leviers pour maîtriser la pointe électrique

Malgré la faculté du système à contenir les phénomènes de pointes extrêmes, ces épisodes n’ont pas disparu pour autant, prévient l’OIE. Et même si les prévisions de RTE sont confiantes sur les capacités futures du réseau à gérer la demande d’électricité, l’évolution à long terme de la pointe électrique doit faire l’objet d’une attention particulière.

Dans son étude, l’OIE identifie trois leviers qui permettront de préserver la sensibilité du système électrique face à ces périodes de surconsommation électrique.

La maîtrise globale de la demande

La dernière version de la Programmation pluriannuelle de l’énergie fixe pour objectif de réduire la consommation finale d’énergie de 7,5 % en 2023 et de 16,5 % en 2028 par rapport au niveau de 2012, ainsi qu’une baisse de la consommation d’énergies fossiles au profit des énergies renouvelables.

Pour le secteur du bâtiment, qui concentre pas moins de 45 % de la consommation d’énergie finale en France, l’application de la nouvelle réglementation environnementale dans la construction (RE 2020), prévue pour 2021, et l’utilisation d’équipements performants (pompes à chaleur), font partie des éléments qui participeront à rendre le parc de bâtiments moins énergivore.

La maîtrise des usages électriques présents lors des périodes de pointe

Ces dernières années, plusieurs mesures ont permis aux Français de prendre davantage conscience de leur consommation d’énergie et d’effectuer des économies : l’étiquette énergétique, qui oriente les consommateurs vers des appareils électriques plus performants, ou encore le diagnostic de performance énergétique (DPE), qui les encourage à réaliser des travaux de rénovation énergétique pour diminuer leur consommation d’énergie.

La flexibilisation croissante des consommations

La généralisation des compteurs communicants, couplée à la prolifération de nouvelles technologies dans l’habitat vont permettre un meilleur pilotage des consommations, voire un recours aux techniques d’effacement des consommations pour déplacer une consommation d’électricité à une autre période que celle à laquelle elle était initialement prévue, lissant ainsi la demande afin de préserver le système électrique.

D’après le bilan 2019 de RTE, ces actions d’efficacité énergétique permettraient de dégager, d’ici à 2023, près de 1,6 GW de puissance.

>> Pour consulter l’étude de l’Observatoire de l’industrie électrique, cliquez ici.

1) Étude Carbone 4 : Évolution de la demande électrique à moyen et long terme : quels impacts pour la gestion de la pointe électrique en 2030 et 2050 ?

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