« Le Nord-Isère, une terre d’innovations en matière d’éco-construction »

Actuellement en mission pour co-animer le Plan de rénovation énergétique des bâtiments, Marjolaine Meynier-Millefert n’en délaisse pas pour autant sa casquette d’élue régionale. La députée de la 10^ème circonscription de l’Isère a ainsi accepté de nous parler de la dynamique éco-responsable dans laquelle est engagé son département pour faire évoluer le bâti vers un modèle vertueux sur les plans environnemental et énergétique.

Comment aujourd’hui percevez-vous en Nord-Isère les questions liées à l’habitat durable ?

Le Nord-Isère est très intéressé et actif sur ces questions. L’habitat durable est un domaine sur lequel on a su se montrer très innovant, notamment en ce qui concerne la rénovation énergétique. Historiquement déjà, le territoire est marqué par la présence de deux grands acteurs du ciment, le groupe Vicat, né en Isère, et le groupe Lafarge qui a implanté son centre de recherche à Saint-Quentin-Fallavier. Ils ont su initier une réelle dynamique autour de la construction responsable et de la rénovation. Avec ces grands industriels s’est créé un écosystème durable qui a fait naître une certaine sensibilité pour l’éco-construction et la rénovation.

Cette sensibilité s’est notamment traduite, dès 2011, par la création de la Biennale éco-construction, qui permet au grand public de s’informer sur ces questions de construction et de rénovation. De nombreux territoires sont également engagés dans la démarche régionale TEPOS (territoires à énergie positive), témoignant d’une volonté forte d’action pour la transition énergétique en France.

Le Nord-Isère, c’est aussi le Domaine de la Terre, une expérimentation qui réunit des dizaines de logements sociaux construits en pisé. Avec ce village de terre, la région a prouvé qu’il était possible et intéressant de remettre des matériaux naturels au cœur de nos constructions.

Ce ne sont que quelques exemples, loin d’être exhaustifs, mais qui traduisent déjà un intérêt prononcé pour l’habitat durable.

Le développement d’un habitat « propre » nécessite une expertise dans des domaines complexes. Comment le Nord-Isère aborde l’aspect opérationnel des projets ?

L’aspect opérationnel s’envisage déjà en amont avec un volet formation très présent dans le domaine de la construction durable et de la rénovation énergétique, au travers notamment du CFA BTP de Bourgoin-Jallieu qui forme chaque année des centaines de futurs professionnels sur les problématiques environnementales et énergétiques du bâti.

Ainsi, il est également possible de s’appuyer sur le Campus de la Construction durable pour nourrir une volonté d’innovation et d’expérimentation. Cet espace inclut les Grands Ateliers, un centre qui dispense des formations dans le domaine de l’éco-construction.

Vous co-animez le Plan de rénovation énergétique des bâtiments (PREB). Comment ce plan se concrétise localement ?

Ce plan passe tout d’abord par un accompagnement des Français afin de les guider dans leurs projets. Les points d’accueil MA RENO ont été lancés en 2016 dans le Nord-Isère pour informer les particuliers sur les travaux à envisager en fonction de leurs besoins, les professionnels à solliciter, les mécanismes de financement à activer, etc.

Ces initiatives sont essentielles à la réussite du PREB car la rénovation peut sembler assez opaque pour bon nombre de Français. Il est important de pérenniser ces relais d’information, tout comme les aides financières en place pour soutenir notre projet ambitieux de rénovation énergétique des bâtiments.